Quand la rigueur ne suffit pas : l’art d’écouter pour transformer une évaluation
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- 30 sept.
- 3 min de lecture

Conseiller Technique d'AFEXG en entretien avec des bénéficiaires dans une zone d'intervention
En mai 2025, je me suis rendu à Mopti pour participer à l’évaluation finale d’un projet. Officiellement, notre mission consistait à mesurer la pertinence, l’efficacité et l’impact d’un programme dédié à la cohésion sociale et à la prévention de l’extrémisme violent. En réalité, ce que j’ai découvert allait bien au-delà d’un cadre logique rempli d’indicateurs.
Nous étions venus équipés : tablettes, questionnaires structurés, KoboCollect comme compagnon numérique. Mais très vite, la technologie a montré ses failles. Dans certaines zones, l’application ralentissait, la connectivité manquait, et les interviews devenaient laborieuses. Ces contretemps m’ont rappelé une vérité simple : la rigueur méthodologique n’est utile que si elle s’adapte au terrain. Dans le suivi-évaluation, il faut toujours garder une porte ouverte à l’improvisation, prévoir une alternative hybride, et accepter que l’humain précède l’outil.
À Socoura, lors d’un atelier sur le changement le plus significatif, une jeune fille a pris la parole. Elle n’a pas récité une statistique ni répondu à une question fermée. Elle a raconté son histoire : comment le projet lui avait permis de retrouver confiance, dignité et espoir après des épreuves marquées par la violence. Ce témoignage, bien plus qu’un chiffre, résumait à lui seul l’impact réel du projet.
C’est là que j’ai compris : l’évaluation n’a de valeur que si elle permet d’écouter ce qui ne s’écrit pas dans les rapports standards. Le projet a soutenu une quarantaine de groupements, lancé des activités génératrices de revenus, et accompagné plus d’une centaine de survivantes. Mais les résultats les plus significatifs ne tenaient pas seulement dans ces chiffres. Ils se trouvaient dans les dialogues intergénérationnels qui ont rapproché des communautés, dans l’engagement de jeunes qui se sont affirmés comme acteurs de paix, dans la voix des femmes qui a retrouvé un espace de dignité et de reconnaissance.
En tant qu’évaluateur, j’ai compris que notre rôle ne se limite pas à comptabiliser des réalisations. Nous devons aussi mettre en lumière les dynamiques invisibles qui renforcent la résilience communautaire.
Cette mission m’a confirmé que la rigueur est indispensable, mais insuffisante. Une bonne évaluation repose sur deux piliers :
Des standards techniques solides : méthodologie, outils, protocoles fiables.
Une écoute profonde et ancrée dans le contexte : savoir entendre les nuances, décoder les silences, valoriser les voix marginalisées.
Le suivi-évaluation n’est donc pas un simple exercice de conformité. C’est un processus d’apprentissage collectif, qui permet aux projets de rendre compte, mais aussi de s’améliorer, de s’ancrer et de gagner en légitimité auprès des communautés.
Et c’est peut-être la plus belle leçon que le projet m’a laissée : les chiffres décrivent un projet, mais ce sont les histoires partagées dans la confiance qui révèlent sa véritable transformation.Les indicateurs mesurent des résultats, mais les histoires locales révèlent la véritable transformation.
Chez AFEXG, nous conjuguons rigueur méthodologique et écoute culturelle profonde pour aller au-delà des chiffres et capturer l’impact réel de vos initiatives. Chaque projet ne se limite pas à des données : il incarne des dynamiques invisibles, des voix longtemps réduites au silence et des changements qui méritent d’être mis en lumière.
Avec nous, le suivi-évaluation devient un pont entre les bailleurs, les acteurs locaux et les bénéficiaires. Il se transforme en un outil de confiance, de légitimité et d’intelligence communautaire, au service d’un développement durable et inclusif. Contactez-nous pour découvrir comment notre approche enracinée peut donner une nouvelle force à vos projets et éclairer vos décisions stratégiques.

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